01/04/2008

Football : rivaux et amis, c’est possible

Parce que le foot, ça n’est pas seulement des supporters qui s’insultent, voici l’exemple d’une grande amitié entre deux clubs de foot du Nord-Pas de Calais.

bb0e2e3647a57a9f8ebc0778ac3c76ac.png


Après l’affaire VA-OM, les Valenciennois ont vêcu une traversée du désert. En 2006, ils faisaient leur grand retour en Ligue 1.
Avant leur premier derby depuis 1993, Daniel Leclercq, qui entraînait Valenciennes à l'époque, déclarait : « Pour les Valenciennois, c’est toujours une fête de recevoir les Lensois. Et vice versa. » Il ne croyait pas si bien dire. Le match s’est déroulé de façon exceptionnelle.
Il est toujours question d’honneur dans le duel régional Lens-Lille, car on connaît bien la rivalité entre les deux clubs. Mais lorsqu’il s’agit de Lens-Valenciennes, plus question d’honneur, c’est d’amitié qu’il s’agit.
Ainsi, Jean-Marc, 46 ans, supporter de Lens, se souvient : « Lors du derby en 2006, il n’y avait aucune animosité. Avant le match, le speaker lensois, Dominique Regia-Corte, a souhaité la bienvenue aux supporters de Valenciennes. Après sa traditionnelle présentation des joueurs lensois, il a même laissé la speakerine valenciennoise présenter les joueurs de l’équipe adverse. Et les supporters des deux équipes ont scandé les noms des joueurs à l’unisson. »



L’après-match s’est avéré encore plus inattendu. L’habituelle amertume des perdants et la traditionnelle fanfaronnade des gagnants n’étaient pas au rendez-vous. Elles avaient laissé place à un moment privilégié entre les deux publics.
Guillaume, 14 ans, supporter lensois, raconte : « Alors que VA venait de perdre 3-0, le public lensois s’est mis à scander « VAFC ! VAFC ! » et le public valenciennois répondait « Lensois ! Lensois ! ». Ca a continué comme ça pendant plus de cinq minutes. C’était un grand moment, on en a eu des frissons. Je ne m’y attendais pas, mais quand tu joues contre Valenciennes, tu sais bien que ce sont tes amis, tes frères même. »
Les raisons de cette relation fraternelle entre les deux clubs nordistes sont les mêmes qui éloignent le club artésien du club lillois. Ce sont leurs origines sociales, leur passé ouvrier. Les publics de ces deux capitales historiques de la sidérurgie et des mines ont développé une certaine connivence. Ils se soutiennent et se comprennent. Une nouvelle preuve des conséquences des jugements sociaux sur le domaine sportif.
Ouvriers contre bourgeois. « Chômeurs consanguins » contre « bobos ». Non, le supportérisme ne doit pas se cantonner à de telles oppositions ! L’amitié, ça existe. Les matchs dans une atmosphère de paix, ça devrait exister aussi.

A votre avis...

L'épisode de la banderole anti-chtis défraie la chronique. Et vous, qu'en pensez-vous ?

12:10 Publié dans Sondages | Lien permanent | Commentaires (0)