19/05/2008
Le peuple « Bollaertois » en deuil
Il y a 10 ans, la fierté emplissait leurs cœurs… Pile 10 ans après avoir été champions de France, les Sang et Or s'écroulent.
Coup de sifflet final, on y croit toujours pas. Le Racing Club de Lens fait nul contre les Girondins de Bordeaux. 2-2 : direction la Ligue 2...
Les larmes commencent à couler. Les enfants comme les parents pleurent en silence. Bollaert est leur patrie, leur lieu de divertissement par excellence, et ils ont perdu leur « prestige » : l’honneur d’être en Ligue 1.
Descendre en L2, ça n’est jamais agréable. Mais pour le RCLens, c’est particulièrement douloureux. Après 19 ans en L1, le club dont le public a été considéré comme le meilleur de France pendant de nombreuses années vient de perdre sa fierté.
Il faudra être patients et faire confiance au club pour se relever de ce coup dur. L’année s’annonce difficile vu les restrictions financières qu’il va falloir opérer. Et les joueurs, resteront-ils pour surmonter le déshonneur ? Les choses devraient se préciser rapidement.
En tout cas, une chose est sûre : une large partie du public continuera à tapisser le stade de rouge et jaune. Le fidèle peuple « bollaertois » aime son équipe. Espérons qu’elle le lui rendra bien.
Bien sûr, samedi soir, il a fallu que les Red Tigers se fassent remarquer. Que serait une défaite des Lensois sans la violence gratuite des ultras ?
Guillaume, 14 ans, est dépité. Déçu de descendre en Ligue 2, certes, mais aussi de voir ces personnes manquer à ce point d’intelligence : « J'ai pleuré en silence, parce que ça fait mal, je suis en deuil, en quelque sorte… Descendre sur le terrain et être violent, c’est pas un signe de déception, c’est de la débilité. C’est être violent pour être violent ! »
Les Sang et Or ont une année entière pour laver le déshonneur. Les supporters devront redoubler d’encouragements la saison prochaine s’ils espèrent une remontée-éclair. Les mécontents fuiront peut-être le stade, et c’est leur droit. Les mordus de foot et de RCL ne perdront pas de leur ferveur. Guillaume prévient, comme un rappel à l’ordre pour les supporters lensois qui seraient tentés de déserter : « Bien sûr, je vais continuer à aller aux matchs. Le Rcl sera toujours dans mon cœur. Et un vrai supporter le reste même dans les mauvais moments. » A bon entendeur…
11:35 Publié dans Sports | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rcl, lens-bordeaux, ligue 2, bollaert, chti, football
01/04/2008
Football : rivaux et amis, c’est possible
Parce que le foot, ça n’est pas seulement des supporters qui s’insultent, voici l’exemple d’une grande amitié entre deux clubs de foot du Nord-Pas de Calais.
Après l’affaire VA-OM, les Valenciennois ont vêcu une traversée du désert. En 2006, ils faisaient leur grand retour en Ligue 1.
Avant leur premier derby depuis 1993, Daniel Leclercq, qui entraînait Valenciennes à l'époque, déclarait : « Pour les Valenciennois, c’est toujours une fête de recevoir les Lensois. Et vice versa. » Il ne croyait pas si bien dire. Le match s’est déroulé de façon exceptionnelle.
Il est toujours question d’honneur dans le duel régional Lens-Lille, car on connaît bien la rivalité entre les deux clubs. Mais lorsqu’il s’agit de Lens-Valenciennes, plus question d’honneur, c’est d’amitié qu’il s’agit.
Ainsi, Jean-Marc, 46 ans, supporter de Lens, se souvient : « Lors du derby en 2006, il n’y avait aucune animosité. Avant le match, le speaker lensois, Dominique Regia-Corte, a souhaité la bienvenue aux supporters de Valenciennes. Après sa traditionnelle présentation des joueurs lensois, il a même laissé la speakerine valenciennoise présenter les joueurs de l’équipe adverse. Et les supporters des deux équipes ont scandé les noms des joueurs à l’unisson. »
L’après-match s’est avéré encore plus inattendu. L’habituelle amertume des perdants et la traditionnelle fanfaronnade des gagnants n’étaient pas au rendez-vous. Elles avaient laissé place à un moment privilégié entre les deux publics.
Guillaume, 14 ans, supporter lensois, raconte : « Alors que VA venait de perdre 3-0, le public lensois s’est mis à scander « VAFC ! VAFC ! » et le public valenciennois répondait « Lensois ! Lensois ! ». Ca a continué comme ça pendant plus de cinq minutes. C’était un grand moment, on en a eu des frissons. Je ne m’y attendais pas, mais quand tu joues contre Valenciennes, tu sais bien que ce sont tes amis, tes frères même. »
Les raisons de cette relation fraternelle entre les deux clubs nordistes sont les mêmes qui éloignent le club artésien du club lillois. Ce sont leurs origines sociales, leur passé ouvrier. Les publics de ces deux capitales historiques de la sidérurgie et des mines ont développé une certaine connivence. Ils se soutiennent et se comprennent. Une nouvelle preuve des conséquences des jugements sociaux sur le domaine sportif.
Ouvriers contre bourgeois. « Chômeurs consanguins » contre « bobos ». Non, le supportérisme ne doit pas se cantonner à de telles oppositions ! L’amitié, ça existe. Les matchs dans une atmosphère de paix, ça devrait exister aussi.
17:05 Publié dans Sports | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lens, valenciennes, football, amitié supporters, banderole anti-chtis