19/02/2008

L'anti-dépresseur version Dany Boon

af4895873345d3b14efafd7688c0a26c.jpgJe fais partie des chanceux qui ont assisté à l’avant-première lommoise de "Bienvenue chez les ch'tis". Lorsque j’ai vu la bande-annonce il y a quelques mois, j’étais inquiète. J’ai pensé «Oh non, Dany, tu vas nous ridiculiser au cinéma, ils vont bien rire, les autres ! » Mais un film qui reflète notre identité régionale, ça n’arrive pas souvent. J’ai donc acheté ma place dès que j’ai pu, dès décembre.

La projection est programmée à 21h30. A 20h15, la salle est déjà presque pleine. Puis, c’est parti pour 15 minutes exclusives de making-off qui font déjà passer le public du rire aux larmes. Ces extraits s’achèvent sur Dany Boon annonçant « Ca y est, c’est fini, c’était la dernière scène. » Le réalisateur pleure. Son film est terminé, il l’a fait. Et là, contre toute attente, c’est Kad Merad qui se met à pleurer. Ce ne sont pas les larmes fictives de Philippe Abrahms, son personnage, mais bien celles de l’acteur. Il explique qu’il a adoré travailler avec cette équipe et dans cette région, et il pleure. Pari réussi au-delà de la fiction pour Dany Boon : Kad Merad est venu travailler dans le Nord et il a bien «bré deux coups : eune fos in arrivant et eune fos in r’partant».

Les gens sont impatients. Le making-off leur a ouvert l’appétit. Aucun doute, ils vont se régaler de rires jusqu’à en pleurer. C’est d’abord une liste presque exhaustive des clichés sur les gens du Nord. Mais comme promis, il les démonte, un à un. Ce ne sont pas les nordistes qui sont ridicules, cette fois, mais bien les énormités qu’on peut dire à leur sujet. Finalement, je pense que ce film agira comme un anti-dépresseur pendant plusieurs années. D’abord parce que les rires qu’il suscite ne sont pas narquois. Il fait rire les ch’tis qui comprennent sans peine le dialecte nordiste et s’attaque aussi aux abdos des moqueurs.

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Après avoir vu « Bienvenue chez les ch’tis », on se moque pas mal de ce que les gens d’ailleurs peuvent penser de notre région. C’est l’image que les ch’tis ont d’eux-mêmes en sortant de la salle qui compte. Ce dialecte, aussi bizarre qu’il puisse paraître, fait partie de notre identité. Et si le personnage de Kad Merad s’étonne à ce point de l’accueil qu’on lui réserve naturellement dans le Nord, ça n’est pas pour rien, c’est même révélateur. Comme l’acteur Stéphane Freiss l’a souligné après la projection, ce film a été possible grâce à la générosité et l’authenticité de son réalisateur et des habitants de sa région d’origine.

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