06/06/2008

La fête à Dany

Cette soirée pour remercier Dany Boon pour ce qu'il a apporté à la région n'était pas une mauvaise idée, dans le fond.
Le problème, ce sont tous les gens qui en profitent et ne le méritent absolument pas.
Certes, un Dany qui fait hurler "Biloute" à toute une foule, ça en énerve plus d'un. Mais on s'en fiche pas mal, parce qu'on était fiers de notre identité avant ce film, et ces gens-là nous trouvaient ridicules avant, eux aussi. Je n'en veux pas aux gens que la médiatisation du Nord énerve, il y a de quoi être agacés depuis quelques mois.

Mais ce que je ne supporte pas, ce sont les trouble-fêtes qui ont gâché cette soirée en essayant de tirer la couverture à eux.
A commencer par une enseigne jaune qui a refusé qu'on tourne le film dans un bâtiment de Bergues lui appartenant et qui nous assaille désormais de publicités ridicules en chti... Dire merci à Dany Boon en chti et instrumentaliser son succès quand on lui a refusé l'accès à la Poste de Bergues, c'est pire que de l'hypocrisie, il n'y a même pas de mot pour ça !

Quant à ceux qui inventent des aliments en rapport avec le succès des chtis...nous aurons l'occasion d'en reparler dans un prochain post...

En ce qui concerne le concert, c'était comme d'habitude un plaisir de voir Marcel et son orchestre. Mais le groupe BP Zoom en première partie n'avait que le mérite d'être de la région. Il a même fait fuir une bonne partie du public à coups de métaphores consternantes. Il faudrait franchement qu'ils revoient leurs paroles, car les musiciens, eux n'étaient pas trop mal. Une chose est sûre, leur prestation n'a pas "fait lever la pointe de nos crayons" (cf l'une de leurs "chansons").

Encore merci à Dany, donc, et espérons que la folie "commerciale" autour de notre région cessera bientôt, car on a plutôt l'habitude d'être humbles et pas de profiter d'un engouement médiatique pour se faire de l'argent. Pas de ça chez nous. Je dirais même que c'est anti-ch'ti...

Voici quelques photos de la soirée du vendredi 30 mai 2008

19/02/2008

L'anti-dépresseur version Dany Boon

af4895873345d3b14efafd7688c0a26c.jpgJe fais partie des chanceux qui ont assisté à l’avant-première lommoise de "Bienvenue chez les ch'tis". Lorsque j’ai vu la bande-annonce il y a quelques mois, j’étais inquiète. J’ai pensé «Oh non, Dany, tu vas nous ridiculiser au cinéma, ils vont bien rire, les autres ! » Mais un film qui reflète notre identité régionale, ça n’arrive pas souvent. J’ai donc acheté ma place dès que j’ai pu, dès décembre.

La projection est programmée à 21h30. A 20h15, la salle est déjà presque pleine. Puis, c’est parti pour 15 minutes exclusives de making-off qui font déjà passer le public du rire aux larmes. Ces extraits s’achèvent sur Dany Boon annonçant « Ca y est, c’est fini, c’était la dernière scène. » Le réalisateur pleure. Son film est terminé, il l’a fait. Et là, contre toute attente, c’est Kad Merad qui se met à pleurer. Ce ne sont pas les larmes fictives de Philippe Abrahms, son personnage, mais bien celles de l’acteur. Il explique qu’il a adoré travailler avec cette équipe et dans cette région, et il pleure. Pari réussi au-delà de la fiction pour Dany Boon : Kad Merad est venu travailler dans le Nord et il a bien «bré deux coups : eune fos in arrivant et eune fos in r’partant».

Les gens sont impatients. Le making-off leur a ouvert l’appétit. Aucun doute, ils vont se régaler de rires jusqu’à en pleurer. C’est d’abord une liste presque exhaustive des clichés sur les gens du Nord. Mais comme promis, il les démonte, un à un. Ce ne sont pas les nordistes qui sont ridicules, cette fois, mais bien les énormités qu’on peut dire à leur sujet. Finalement, je pense que ce film agira comme un anti-dépresseur pendant plusieurs années. D’abord parce que les rires qu’il suscite ne sont pas narquois. Il fait rire les ch’tis qui comprennent sans peine le dialecte nordiste et s’attaque aussi aux abdos des moqueurs.

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Après avoir vu « Bienvenue chez les ch’tis », on se moque pas mal de ce que les gens d’ailleurs peuvent penser de notre région. C’est l’image que les ch’tis ont d’eux-mêmes en sortant de la salle qui compte. Ce dialecte, aussi bizarre qu’il puisse paraître, fait partie de notre identité. Et si le personnage de Kad Merad s’étonne à ce point de l’accueil qu’on lui réserve naturellement dans le Nord, ça n’est pas pour rien, c’est même révélateur. Comme l’acteur Stéphane Freiss l’a souligné après la projection, ce film a été possible grâce à la générosité et l’authenticité de son réalisateur et des habitants de sa région d’origine.