31/03/2008
Nos racines en images
Les terrils et mines rappellent souvent le passé douloureux de notre région. Malgré la difficulté de la tâche, les mineurs aimaient leur travail, car "au fond", solidarité était le maître-mot. Voici donc un diaporama des résidus du passé de nos grands-pères. Des résidus plutôt agréables à regarder, il faut l'avouer.
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11:35 Publié dans Photos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mines, terrils, paysages nord pas de calais, mineurs, loos en gohelle, liévin
30/03/2008
Pas tous chômeurs, mine de rien…
Cliché numéro 1 : Tous les anciens mineurs sont chômeurs et alcooliques !
La preuve du contraire, c’est Michel, 71 ans. Un ancien mineur qui a travaillé toute sa vie et s’est reconverti professionnellement quand cela s’est avéré nécessaire. A la fermeture des mines, il a tout recommencé à zéro !
« J’ai commencé ma carrière le 29 janvier 1951, à 14 ans, comme galibot. »
Après l’obtention du certificat d’études, le père de Michel l’a accompagné pour l’inscription à la fosse. A l’époque, c’était comme ça pour tout le monde : à la fin des –très- courtes études, on allait au fond.
A 18 ans, Michel obtient le CAP mineur. A 20 ans, le jeune homme veut évoluer pour exercer un métier un peu moins rude à la mine. Il obtient le diplôme d’électro-mécanicien du fond, la modernisation de la mine aidant. Pour cela, il suit une formation accélérée en six mois à l’école de Noeux-les-Mines. Il travaille ensuite à la fosse 3 de Vermelles pendant onze ans.
La modernisation des mines fait encore évoluer Michel en 1959 : il devient hydrolicien du fond après avoir passé plusieurs certificats d’aptitude. Il obtient alors le statut d’Ouvrier Hautement Qualifié.
En 1971, lorsqu’on a plus besoin de lui à la mine, il se reconvertit dans la mécanique automobile. Mais en 1983, il traverse une période difficile. Les Houillères, qui l’avaient employé comme OHQ au fond, le font redescendre tout en bas de l’échelle, parce qu’il postule pour une filière différente. « Malgré 28 ans d’ancienneté, j’ai été déclassé ! J’ai fait une grave dépression : je n’étais pas reconnu pour ce que j’avais fait en tant que mineur pendant 20 ans ! » Michel a donc repassé des examens, à 47ans. De 1983 à 1987, il passe tous les tests jusqu’à atteindre le niveau de qualification maximal. Il est alors ajusteur-mécanicien-réparateur d’automobiles et engins de manutention. « J’ai dû m’adapter aux technologies : freinage automatique, ABS, tout ça au début c’était du chinois pour moi ! Puis au bout de quelques exercices, j’ai même su installer une pompe à injection. »
En 1991, à l’âge de 55 ans, on lui propose de prendre sa pré-retraite des Houillères. Mais la pension n’étant pas suffisante, Michel décide de continuer à travailler un peu pour arrondir les fins de mois, en attendant d’avoir 60 ans et de toucher sa retraite complète. La Caisse primaire d’assurance maladie de Lens l’engage alors comme gardien de nuit, jusqu’en 1996.
Aujourd’hui retraité, cet hyperactif aide constamment ses enfants et petits enfants dans les travaux manuels du quotidien. Il met au service de ses proches les talents qu’il a acquis durant toute sa vie. « J’ai toujours été prêt à apprendre, même quand on m’a demandé de réparer un pneumatique. Il ne faut jamais considérer qu’une tâche est dégradante. Tout ce que j’ai appris m’a servi : je n’ai jamais eu besoin d’emmener ma voiture au garage. »
Aujourd’hui, le montant de sa pension de mineur s’élève à environ 302 euros. « J’ai cotisé 116 trimestres aux Houillères et 69 trimestres à la sécu. Cela représente à peu près 46 ans de travail, dont 20 ans au fond. Et certains pleurent déjà parce qu’ils vont cotiser 41 ans au lieu de 40 ! »
Paresse et découragement sont donc des mots bannis du vocabulaire de l’ancien mineur. Car la réponse à tout, selon Michel, est «Si té y arrives pas, faut forcher ! »*
*Si tu ne réussis pas, il faut persévérer !
22:40 Publié dans Chti | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mineurs, chtis, portrait mineur, cliché, chômeurs consanguins